TIMGAD


Carnet de route par Abdelkrim Djilali journaliste
Ali Guerbabi est le chef de la circonscription archéologique de Batna, archéologue,
Timgad, c'est sa passion et son chemin de croix, l'enjeu de batailles homériques
contre la bêtise et l'ignorance et le mépris des lois qui sont sensées protéger le patrimoine archéologique.
Si ce n'était son infatigable entêtement, il y a bien longtemps
que tout aurait été décimé.
Les convoitises sont encore là, aux aguets.
Pourtant Timgad est classée "Patrimoine Mondial de l'Humanité".


"Elle a exactement 19 siècles et un an", précise M. Guerbabi qui nous guide dans une
visite émouvante, pathétique pour tout dire.
Visite du musée, fermé ces dernières années en raison des pillages que la situation sécuritaire à facilité.
A ses détracteurs M. Guerbabi répond, " je suis là pour conserver et non pour dilapider".
Il a vraiment de la peine quand il nous montre les murs gonflés par les infiltrations d'eau.
Peine partagée pour les spectaculaires mosaïques travaillées, elles aussi, par l'usure.
Des oeuvres d'exception, taillées tesselle par tesselle, par des artistes mosaïstes numides qui,
au coeur de l'art romain, ont produit leurs propres thèmes.
Des pièces uniques, délicates, exubérantes aux motifs géométriques harmonieux.
Parmi les plus célèbres, Neptune conduisant son char, Venus chevauchant un centaure marin,
Diane surprise au bain par Actéon.

 

Urgence signalée de les restaurer! Sinon, le musée regorge d'autres pièces de valeur,
sculptures, bas-reliefs, stèles, céramiques, poteries, bronzes, monnaies, fibules, verreries.
M. Guerbabi tremble un peu, ému quand il parle de ses ruines.
Le vent se lève, il se dissimule derrière une colonne pour rallumer sa pipe, avale sa salive et sa
rage mais poursuit la visite.
Nous entrons dans Thamugadi, comme on entre dans un lieu sacré.
Une curieuse impression vous assaille, presque l'envie d'enlever ses chaussures et de marcher pieds
nus sur ces rues dallées.


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